Herbulot: L’Architecte

Jean Jacques HERBULOT est né le 29 mars 1909 à Belval dans les Ardennes. En tant qu’architecte, il est l’auteur d’une centaine de plans de bateaux de 4 m à 20 m. C’est le principal artisan de 1a démocratisation de la plaisance par l’utilisation, dès 1950, du contreplaqué marine pour 1a réalisation de petites unités peu coûteuses, maniables et très marines. Il fut également un sportif de haut niveau et un voilier imaginatif et compétant. Parfois iconoclaste, souvent révolutionnaire, son travail a marqué notre paysage maritime de façon indélébile.

La guerre de 1914-1918 amène Jean-Jacques Herbulot à Paris où il passera son baccalauréat en 1925 et 1926, après 4 années passés à Alger juste après la guerre. Il étudie l’architecture aux Beaux-Arts de Paris. En 1928, il découvre la voile sur un monotype de Chatou.

Les J.O.

En 1930, il navigue sur un des premiers Star construits en France et est sélectionné pour les Jeux Olympiques en 1932 qui se déroulent à Los Angeles (Etats-Unis). Il termine quatrième après un abandon sur avarie et une disqualification à une manche qu’il avait remportée.

Au retour des Jeux, il passe son diplôme d’architecte (1933), profession qu’il exercera jusque dans les années soixante-dix, ayant été depuis la Libération architecte de la Ville de Paris. En 1936, on le retrouve à Kiel en star. Il termine sixième. Sa passion de la régate l’amène en 1948 à Torquay en Firefly, et en 1956 à Melbourne en 5,50 m JI.

Le voilier

Parallèlement à son activité d’architecte, il ne cessera pas de s’intéresser à la voile et à tous les problèmes qui lui sont liés. En 1936, le CVP choisit le Sharpie 9 m2 en solitaire comme monotype de rivière. I1 est dessiné par l’architecte belge Staempfli. Le premier exemplaire est construit en 1937 par Jean Jacques Herbulot. La construction en est très originale : pont en contreplaqué de 10 mm et bordé en Masonite (sorte d’Isorel). Après l’avoir construit, Jean-Jacques Herbulot s’intéresse aux problèmes de la voilure et porte la surface de toile du Sharpie de 9 à 9,50 m2 par l’adjonction de lattes forcées.

Connu pour l’originalité de ses conceptions et son goût de la performance, il mettra au point le spi avec une coupe en chevron, véritable révolution pour l’époque. En 1958, il coupera les spinnakers de Sceptre, le 12 m anglais challenger de la Coupe de l’America.

L’architecte et constructeur

Son premier bateau; il le dessinera et le construira au Lavandou en 1943. C’est le Dinghy Herbulot de 4,5 m. C’est un dériveur à deux équipiers destiné à être utilisé à la mer. On y trouve déjà les conceptions qui amèneront le Vaurien.

Les Glénans

A peu près à la même époque, il dessine l’Argonaute, bateau avec une petite quille améliorant la stabilité, pour les Centres de Formation Nautique. Le Centre des Glénans, créé à la Libération pour résoudre les difficultés de réinsertion de jeunes gens marqués par la guerre, se verra octroyer tout un lot d’Argonaute. Séduits par les conception du bateau, les Glénans feront appel à Jean-Jacques Herbulot, pour dessiner la plupart des bateaux du Centre.

Ainsi naissent le cotre des Glénans, le Vaurien, primitivement conçu non pour l’école mais pour « l’après école », la Caravelle, qui n’était au départ qu’une prame de service, le Corsaire, etc…

La liste des bateaux conçus depuis par Jean-Jacques Herbulot serait trop longue pour être citée complètement, mais du Dinghy 4,5 m à son dernier né pour la construction amateur, le Vélizy II, Jean-Jacques Herbulot s’est attaché à ne jamais créer de modèles s’auto concurrençant. Il en est ainsi, malgré leur apparente similitude, pour le Corsaire et le Cap-Corse qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser, sont d’une conception totalement différente. Le premier a été conçu dans une optique de construction en série, le second devant au contraire permettre la construction à l’unité par un amateur.

Le Cap-Corse

Nous ne saurions dire exactement combien de Corsaire ont été construits (Plus de 3000 unités sont construites en France dont 150 sont exportées aux USA et plusieurs dizaines en Australie. En Suisse, au Bouveret, le chantier Amiguet en produit près de 900 et continue), mais les Cap-Corse en sont au numéro de série 600, ce qui nous laisse penser qu’il s’agit du bateau destiné à la construction amateur le plus diffusé en France. Par ailleurs, la technique du bois moulé ayant permis à l’architecte, dès 1957, d’arrondir ses célèbres bouchains vifs, le Cap-Corse se retrouve aujourd’hui avec des formes et une esthétique dont la « modernité » ne laisse aucun doute. Elle lui permet d’être aujourd’hui encore proposé aux constructeurs amateurs qui restent incrédules parfois en apprenant l’année de conception du bateau… Les succès qu’il a remportés à l’occasion de ses dernières apparitions aux Salons de Paris, du Transportable et de La Rochelle en disent long sur le trait de crayon génial de son concepteur. Et grâce à l’Association de Propriétaire, il est le bateau le moins cher du marché dans sa catégorie, ce qui en fait le véritable héritier de « l’esprit » Herbulot la plaisance pour tous…

Jean-Jacques Herbulot nous a quittés en juillet 1997.

2 commentaires pour Herbulot: L’Architecte

  1. Bonjour,
    Un ami américain désirerais construire un plan Herbulot, comment contacter les ayants-droits de
    JJ Herbulot ?
    Merci d’avance.
    Gérard

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