Pourquoi participer aux « Caps »

Petite histoire personnelle, banale mais édifiante…
à l’attention du “collègue” hésitant.

J’ai acheté “TITUS” en 1982. Il avait 8 ans. Moi, j’en avais 31, une épouse adorable, une petite fille de 4 ans et un bébé mâle de l’année (le temps passe…!). Ma seule expérience de voile : un stage sur Caravelle quand j’étais ado, et quelques bords tirés sur le Vaurien paternel. Limitée ! Ma motivation d’achat ? La ballade à la journée en famille, le cabotage le long des côtes, voire un peu de pêche. C’est dire que ceux qui ajoutaient une corbeille à papier dans leur balcon avant pour envoyer plus rapidement le spi et gagner quelques dixièmes de secondes au passage d’une bouée de régate me faisaient doucement rigoler… Mais, après 2 ou 3 étés de navigation familiale hésitante et prudente (je n’osais même pas aller à Houat en partant du Crouesty !), j’ai eu envie de me perfectionner, de prendre confiance en moi et de profiter de toutes les potentialités que je sentais dans mon Cap Corse sans oser les expérimenter.

Je me suis rapproché de l’association. L’accueil chaleureux et sympathique que j’y ai trouvé m’a incité rapidement à m’engager plus. A l’époque, le niveau des adhésions était bon, mais le Championnat National en perte de vitesse. Nos membres étaient plus “croiseurs” que “régatiers”. Et ces derniers se comptaient sur les doigts d’une seule main ! Comment faire pour renouer avec les lignes de départ qui avaient connu jusqu’à 30 bateaux ?

J’ai proposé alors de modifier l’état d’esprit du Championnat car, désigner un champion, c’était bien, mais être le champion de 5 bateaux n’avait pas grand sens… J’ai suggéré que l’on travail à une concentration nationale avant tout, au cours de laquelle chacun pourrait trouver ce qu’il attend de son association : rencontre avec d’autres propriétaires, convivialité, échanges d’expériences, trucs, astuces et bricolages, nouvelles amitiés, bons plans de navigations, perfectionnement à la voile et à la navigation, etc… C’est ainsi qu’est né “CAP ‘87”, la première concentration nationale Cap Corse au Lac du Bourdon dans le Morvan.

Le succès n’a pas été immédiat ! Mais la machine était lancée. L’idée plaisait. Nous sommes montés régulièrement dans les tours… 13, 15, 17, 20, 22, 25 bateaux. En 2003, nous étions 27 bateaux au Lac d’Orient en Champagne.
En 2004, nous espérons passer le cap des 30 Cap Corse !

Mais qu’est ce qui fait le succès de nos concentrations ? D’abord, ceux qui y ont goûté y reviennent fidèlement. C’est un signe ! Cela veut dire qu’effectivement les participants y trouvent leur compte, quelle que soit leur motivation première. Croiseurs, baladeurs, régatiers, jeunes, moins jeunes, débutants, confirmés, anciens ou nouveaux cap-corsistes, tous trouvent leur satisfaction.

Les moins chevronnés y trouvent conseils, assistance, idées d’aménagement de leur bateau, de nouvelles amitiés, de la chaleur humaine. La navigation en flottille est également souvent le déclencheur de ce qu’ils ont rêvé de faire avec leur bateau sans oser franchir le pas : sortir par force 5, naviguer dans le brouillard, se lancer dans une traversée qu’ils n’auraient pas imaginé faire seul, passer leur première écluse, calculer courants et marées, apprendre le maniement du GPS, etc… Ils prennent confiance dans leurs capacités et dans celles de leur bateau. Il n’est pas rare d’apprendre, quelques temps plus tard, qu’ils ont été naviguer en Yougoslavie, en Grèce, qu’ils ont fait la traversée en Corse (par Gênes, bien sûr !), ou qu’ils ont loué ou acheté un plus grand bateau. Dans ce dernier cas, on constate que, bien souvent, ils ont gardé leur Cap Corse et continuent à participer aux rassemblements… Ce qui est mon cas, car il me serait bien difficile aujourd’hui de me passer de la chaleureuse ambiance de l’association et des riches amitiés que j’y ai développées ! ;o)

Les plus aguerris peuvent “s’éclater” en régate, et se mesurer avec des barreurs de plus en plus expérimentés. Là où, il y a quelques années, nos amis corsairistes raflaient tous les podiums (nous courrons en temps réel avec les Corsaire), nos barreurs ont beaucoup progressé, et viennent maintenant souvent leur disputer les places d’honneur. Enfin, terminer premier d’un championnat qui a réuni 30 bateaux, et dont les 5 premières places ont été très disputées, est aujourd’hui significatif et valorisant.

En régate, quels plaisirs peut éprouver un débutant, et pourquoi le Championnat se court-il à l’occasion du CAP ? Premièrement, pour apporter aussi aux régatiers ce qu’ils attendent, comme je viens de le dire, mais aussi parce que c’est le plus sûr moyen d’apporter aux autres ce qu’ils recherchent. L’expérience a montré que la régate est la meilleure école de croisière ! Il n’est pas nécessaire de vouloir terminer dans le trio de tête pour apprendre à bien régler son gréement, déterminer son cap en fonction des vents et des courants pour trouver la bouée à virer, comprendre l’action du vent sur ses voiles et mieux les régler pour “gratter” progressivement le copain qui est devant, écouter les conseils avisés du comité de course en fonction de la météo, “pomper” une astuce ou un réglage bien pratique, se sentir sécurisé par la présence des autres bateaux sur le plan d’eau, prendre conseils auprès de barreurs expérimentés pour les réglages, la navigation, savoir où trouver le vent, etc… Tous ces acquis se retrouvent lors des croisières familiales. Une meilleure maîtrise du bateau entraîne une navigation en sécurité. Savoir le faire marcher au mieux de ses capacités est le meilleur atout pour mettre rapidement son équipage à l’abri si les conditions météo se détériorent. Le skipper est plus sûr de lui, moins sujet à des erreurs de jugement, connaît mieux les limites de son bateau (qui sont souvent au-delà de ce qu’il avait pu imaginer). Bref, il aura acquis d’une façon ludique et expérimentale, sur son propre bateau, une compétence qu’il n’aurait pu espérer qu’à l’issue d’un stage souvent cher et pas forcément efficace…

Un dernier doute ? Alors, laissez-vous seulement guider par votre curiosité. Soyez des nôtres une première fois… Pour voir. Pour découvrir. Après…? Je sais que nous nous reverrons ! ;o)

Personnellement, je n’ai “raté” aucun CAP depuis 1987. Tous ont été différents, tous m’ont enrichi, tant sur le plan des compétences que sur celui des amitiés. J’ai même connu la joie suprême d’en gagner un, en 1995. Maintenant, en plus de mon Cap Corse, j’ai un First 29. Je navigue l’été de Brest à La Rochelle. Je pense être considéré comme un skipper expérimenté. – (Ceux qui, faisant confiance à ma réputation, m’ont suivi parfois, alors même que je me trompais de route, peuvent en attester…! Eh, eh !) – Même si j’ai complété mon expérience ailleurs que dans l’association, le ferment de mon savoir-faire, je l’ai acquis à l’As Cap Corse et, en particulier, aux différents CAP. Alors, étant donné, en plus, la chaleureuse ambiance qui y règne, vous seriez masochiste de vouloir vous en priver !

3 commentaires pour Pourquoi participer aux « Caps »

  1. Alais dit :

    Et le Romanée, alors ? Anomyme…

    • Admin dit :

      Pas si anonyme que ça 🙂
      @Titus: ça devrait te rappeler des souvenirs…de 79 ! avant même que tu ne sois intronisé « Titus ».

      • titus23397 dit :

        De 79…? Comment y sait ça, mon Admin préféré ? En fait, je dirais plutôt ’81. Car c’est cette superbe balade en Romanée (quel cru de P. Harlé !) qui a tout déclenché. Bon bateau, merveilleux skipper « anonyme…, belle mer, joli Cap Corse passant par là quelques temps après = épouse séduite, achat = début d’une belle vie commune avec Titus.
        @Anonyme : oui, mon François, nous l’avons dégusté ensemble ce cru gouleyant. Une belle tranche de vie vécue en partage. Un beau souvenir comme il y en a peu… Tu fais quoi en septembre ? 😉

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